Lire "Retour à Tottori - 1" ici.
Lire "Retour à Tottori - 2 - Dans l'atelier" ici.
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Le lendemain de mes retrouvailles avec Hasegawa et la visite de son atelier pour Ann & Stephane de Pappus Editions, nous sommes de nouveau allés au village d'Aoya pour voir le Ayoa Washi studio. C'est à la fois un centre d'expo et un gros atelier de washi. On y vient pour acheter du papier de la région, voir l'exposition en cours en lien avec le washi et faire un atelier de fabrication de washi. Même sans rendez-vous, nous avons pu faire l'atelier "kami suki" (faire du papier).
C'était ma seconde fois à l'atelier, durant lequel on peut faire une feuille en gampi, une des trois plantes majeures qui sert à faire du washi (les deux autres étant le mûrier à papier kôzo et le mitsumata). Les ateliers de kami suki à travers le Japon sont un peu tous pareil, mais c'est toujours amusant. Et biensûr, on améliore sa technique un peu plus chaque fois qu'on en fait un ;) Nous avons donc passé une petite heure à faire du papier. Puis notre hôte nous a fait faire le tour des lieux.
Dans l'atelier de l'Aoya Washi Studio, il y a tout l'équipement pour faire du washi comme les pro. Et du coup, je pose la question à notre hôte : est-ce que les machines sont à louer ? Le studio est-il aussi un centre de formation ? Il semblerait que oui, on puisse venir utiliser l'équipement soit pour soit, soit pour des séminaires. Hasegawa-san vient d'ailleurs en faire de temps en temps. D'accord. Mais toujours cette question difficile à élucider : auprès de qui apprendre à s'en servir ?
Après l'atelier, on fait un tour dans la très belle boutique du centre. Presque tous les washi fabriqués dans la région y sont vendus : washi pour caligraphie, biensûr, usage premier du washi Inshû, mais aussi pour dessin/croquis, impression photographique, porte coulissant shôji, luminaires, washi colorés, washi à texture etc. Il y a même un énorme cerf-volant en washi Inshû puisqu'il y a encore des artisans de wadako (cerf-volant japonais) à Kurayoshi, et que le studio propose un atelier de fabrication en Janvier (on fait généralement voler les wadako durant le Nouvel an pour les enfants).
Cette matinée consacrée au washi Inshû était aussi l'occasion de faire quelques photo des mitsumata qui sont en plein floraison début avril. Les ponpons de fleurs jaunes dans cette vallée bleue sont toujours aussi beaux. J'espère en voir des rouge un jour. J'explique aussi à Ann et Stephane que mitsumata veut dire trois (mitsu) branches (mata) car la plante se divise toujours en trois aux jonctions. Ils sont fascinés !
En revenant vers Tottori, nous décidons d'aller faire un tour aux dunes, car cela me semble indispensable. Attraction majeure de la préfecture, ces immenses dunes de sable sont un vrai mirage : le sable ocre coupe net entre ciel cobalt et mer turquoise. Mais à l'horizon, on aperçoit les rangs de montagnes avec des sommets encore enneigés. Pendant une fraction de seconde, les pins de la côte prennent une forme de palmier. Le désert au Japon. Et des petits points de gens qui montent et descendent sur le sable. Il y a aussi une attraction de dromadaire et chameaux. Tous les trois, on prendra en pitié autant les bêtes que les touristes faisant un tour de 20 m à peine sur leurs dos. Il est malheureusement l'heure de rentrer.
Au revoir Tottori bleu.